L'Ardèche en pointe : la machine à inventer le fil textile de demain Cette machine est unique en France. Le Pas-de-Calais la voulait ; tout comme l'Ardèche. De ces deux régions à forte tradition industrielle
textile, c'est la seconde qui l'a emportée. Explication : en Ardèche, ce sont les industriels qui ont porté le projet, dans le Nord c'étaient les communautés avec volonté d'extension aux industriels.Utilisée par une trentaine d'entreprises Baptisée "Plateforme de fils fonctionnels", soit P2 F, elle va pouvoir être utilisée par la trentaine d'entreprises essentiellement de Drôme et d'Ardèche (deux de la Loire) partenaires dès que les dernières mises au point auront été faites, le mois prochain. L'enjeu est tout simplement de faire revenir l'innovation textile dans son berceau français. Ainsi Pascal Weber, de l'une des sociétés partenaires, MDG, souligne que ce projet était né du constat qu'il manquait un maillon à la filature en France, puisqu'il était difficile d'innover avec du fil importé d'Asie. L'idée étant d'inventer le fil de
demain et qu'il soit commercialisable à la sortie, ajoute-t-il. Chaque industriel viendra à tour de rôle utiliser P2 F. Concrètement, les industriels qui ont "mis des billes" dans P2 F, vont pouvoir l'utiliser à tour de rôle pour inventer leurs fils. Selon un cahier des charges rigoureux, chacun achète des journées d'utilisation.
Tout est fait pour que les secrets de fabrication des uns et des autres soient préservés.
C'est l'Institut français du textile et de l'habillement qui veille sur la machine, avec ses moyens de veille technologique et ses services juridiques. Christophe Angelos, chef de projet, mis à disposition à Flaviac par le siège de l'institut à Écully (Rhône) indique « qu'il y a eu beaucoup d'évolution dans les additifs grâce aux nanotechnologies utilisables dans le textile ». D'où la possibilité d'améliorer les propriétés des polymères dans la fabrication du fil, y compris dans les bioressources. Maintenir l'industrie textile en France. Avant d'arriver dans la P2 F, le fil est d'ailleurs travaillé par une machine dite "de coopoundage" pour mélanger les polymères et produits additifs. L'étape suivante passe par un séchoir qui conditionne la matière et régule le taux d'hygrométrie avant que la P2 F se charge du filage et de l'extrusion.
Chaque entrepreneur pourra donc développer son fil dans ses domaines d'applications et selon les marchés visés, entre autres : bas/chaussettes, l'habillement, l'automobile...
La députée européenne, Françoise Grossetête, en visitant l'installation vendredi a vu là « la seule manière de maintenir l'industrie textile en France et en Europe ».
REPÈRES FINANCEMENT
P2 F a été achetée à la société britannique FET (Fibre Extrusion Technology) pour un montant de 800 000 € dont la moitié a été financée par l'Europe. Les locaux, d'un coût de 500 000 € ont été financés par la communauté de communes Privas-Rhône et Vallées dans le cadre du pôle d'excellence rurale "Traditions et nouvelles technologies dans la vallée de l'Ouvèze" et louées à SPL-Textiles, la structure regroupant des entrepreneurs du textile qui s'est constituée il y a quatre ans et qui est à l'origine du projet.