L'année 2010 s'annonce comme un tournant pour la communauté de communes Privas Rhône et Vallées. Elle s'apprête en effet à absorber la petite enfance, le syndicat intercommunal Ouvèze Vive et le théâtre de Privas, tout en lançant l'étude sur un projet de navettes. Le dossier du théâtre pourrait s'annoncer plus avancé qu'il n'y paraît.

Le théâtre a été inauguré en 1972.
En se moment à la Communauté de Communes Privas Rhône et Vallées (CCPRV) on planche, et même beaucoup. En fait, c'est surtout le cabinet conseils KPMG qui a été chargé de plancher sur l'évolution des statuts en vue de l'absorption des compétences petite enfance (aujourd'hui prise en charge par des villes comme Privas, Alissas, Chomérac et Le Pouzin), culture et assainissement (aujourd'hui assurée par le syndicat intercommunal Ouvèze Vive). Par culture, puisqu'il s'agit de ce point que nous allons développer ici, il faut uniquement entendre le théâtre de Privas, qui est après tout et de loin la plus importante structure culturelle du bassin.
Construit il y a maintenant plus de 35 ans, la gestion du théâtre de Privas est assurée depuis environ cinq ans par une régie composée de 7 personnes dont 4 sont issus du conseil municipal de Privas. Si bien sûr l'établissement dispose d'aides comme celles du conseil général et du conseil régional, mais aussi de l'Etat, Privas est l'unique commune du secteur à abonder à son financement (voir encadré ci-dessous). Depuis bien longtemps, les différents maires de Privas se plaignent d'être la seule commune dans ce cas. Certains ont même parlé en leur temps d'un théâtre surdimensionné pour une ville comme Privas.
De ce point de vue, l'arrivée du duo de directeurs Elisabeth Macocco -Dominique Lardenois en 2004 a changé bien des choses. La programmation fait aujourd'hui l'unanimité et la salle de 800 places est parfois trop petite. Mais qu'on ne s'y trompe pas comme le dit régulièrement le désormais unique directeur Dominique Lardenois, le spectacle autosuffisant financièrement n'existe pas, les subventions restent indispensables.
Avec la création de la communauté de communes, la demande privadoise s'est faite de plus en plus pressante.
Ecartée au début, l'idée a depuis largement fait son chemin et de très récentes réunions ont fait évoluer les choses. Alors que le rendu de l'étude de KPMG aura lieu courant janvier, son président François Veyreinc a accepté de lever le voile sur sa façon de voir les choses. Pour lui, "on ne peut pas nier l'unicité du théâtre, son rayonnement et la nécessité d'avoir un tel outil".
Mais la modification des statuts de la CCPRV, "ça ne peut pas se louper". Néanmoins ajoute t-il aussitôt, "il est plus facile d'aider une F1 qu'un véhicule qui ne passe pas le contrôle technique" car le théâtre est "une véritable locomotive du territoire". Interrogé sur la difficulté qui consistera à faire supporter aux communes de la communauté un coût qu'elles ne supportaient pas jusque là, Privas excepté, le président admet que ce sera une problématique. Toutefois, la question n'est plus de savoir si le théâtre passera dans le giron intercommunal mais quand. Un premier janvier nécessairement, en 2011 peut-être...

François Veyreinc souligne le rayonnement du théâtre de Privas.
Dominique Buis: "C'est notre théâtre" Pour Dominique Buis, adjointe à la culture de la ville de Privas, le dossier du théâtre est bien sûr un de ses principaux dossiers. Arrivée aux affaires en 2006, elle a hérité d'un théâtre dont la situation s'était déjà largement améliorée avec l'arrivée du duo de directeurs Macocco - Lardenois en 2003 et qui, de plus, fonctionnait déjà en régie. La suite était déjà envisagée: le passage en scène nationale et le transfert de cette compétence à la communauté de communes. L'élue se dit consciente que ce transfert de compétence n'est pas un transfert comme les autres. Hier pour les ordures ménagères, demain pour Ouvèze Vive ou la petite enfance, tout ou partie des communes concernées avaient ou ont déjà l'habitude de travailler ensemble sur ces dossiers. Dans le cadre du théâtre, seule Privas est pour l'instant concernée. Il va donc falloir demander aux autres communes de devoir gérer, via la communauté de communes, mais aussi à chacun de devoir payer, via leurs impôts locaux, une structure qui n'était pas la leur. Mais l'élue relève tout d'abord que les esprits ont beaucoup évolué et que nombreux sont ceux qui, peutêtre grâce à la réussite du théâtre ces dernières années, se sont approprié le théâtre. De plus selon Dominique Buis, le passage dans la communauté, donc dans une structure de 25000 habitants, est un argument important pour le passage en scène nationale, donc pour le rayonnement du théâtre. Soulignant que, même sous la coupe de la communauté de communes, le théâtre continuera de fonctionner en régie avec garantie de reprise du personnel, l'adjointe détaille ce que coûte le théâtre pour la ville de Privas : 235000 € de subventions, 160000 € de frais de personnel, environ 20000 € d'investissements par an sans compter le coût des travaux effectués par les services techniques. Au total donc, le coût de ce transfert (investissements à effectuer compris) est estimé à environ 524000 euros. |

Dominique Buis, adjointe à la culture.